Phèdre de Racine
La compagnie Taormina
La compagnie est ne?e en 2018 sous l’impulsion de Thierry Sainte-Marie. D’emble?e, le projet a e?te? de s’inte?resser a? la trage?die et a? l’e?criture en alexandrins. L’ide?e est de travailler des textes destine?s a? e?tre lus en appartement. Un premier projet mene? en 2018/2019 sur le texte Be?re?nice de Racine a abouti a? plusieurs repre?sentations a? Paris et en re?gion parisienne. En janvier 2020, le travail reprend autour d’une formation de 6 come?diens amateurs sous la direction professionnelle de la come?dienne Claire Aveline. Cette fois-ci, il s’agit de pre?parer une lecture de Phe?dre de Racine. La distribution sera tire?e au sort avant chaque repre?sentation. Cela implique que les come?dien.n.e.s doivent avoir une connaissance comple?te du poe?me dramatique. A chaque lecture, chacun.e. pre?tera sa voix, son corps, sa pre?sence, a? une figure diffe?rente. Cela constituera tout autant un de?fi qu’un plaisir particulier. De cette manie?re, chaque repre?sentation sera unique.
Le travail sous la direction de Claire Aveline
L’enjeu consiste a? prendre en compte la diversite? de «nature» des protagonistes de Phe?dre et a? e?carter une approche strictement psychologique du poe?me de Racine. Dans la pie?ce, certains personnages sont des demi-dieux. Ils sont mus par des forces incontro?lables: ils sont comme posse?de?s. Ils ne peuvent donc e?tre pas aborde?s d’un point de vue uniquement psychologique, discipline par trop «humaine». D’autres personnages, au contraire, sont de simples humains. Ils sont pragmatiques et utilisent l’action comme un moyen pour agir sur le re?el. Claire Aveline a souhaite? insister sur cette cette dualite? et en rendre compte dans le travail pre?sente?.
D’un point de vue technique, le ro?le de l’alexandrin est majeur. Chez Racine, il est un e?crin voue? a? contenir la violence des passions. Pendant les lectures, Les come?dien.n.e.s tenteront d’en e?pouser la forme, de se laisser travailler par lui afin de parvenir a? l’e?motion juste et a? l’intelligence sensible. Il s’agira d’approcher au plus pre?s l’e?tat d’«athle?te affectif» selon l’expression d’Antonin Artaud.
L’alexandrin sera envisage? comme un second metteur en sce?ne. Pour cela, Claire Aveline met l’accent sur l’e?tude des particularite?s de l’e?criture chez Racine : les contraintes propres a? l’alexandrin et la manie?re dont ils sont utilise?s a? des fins expressives. Il a donc e?te? ne?cessaire de se pencher sur l’essence de la langue de l’auteur, sa spe?cificite? et sa grammaire. En effet, chaque vers doit e?tre compris et concret. Chaque image propose?e doit e?tre visualise?e. C’est de cela dont de?pendra la diction de l’acteur/ actrice.
Chez Racine, La parole est action: la parole a des conse?quences.
Pour Claire Aveline, le travail technique n’est jamais fini, il faut y revenir toujours. Il faut, sans rela?che, continuer a? chercher et partager les ressentis. A chaque re?pe?tition le travail avance, se modifie.
Mener un projet de the?a?tre en temps de pande?mie
Comme pour beaucoup, la pande?mie a rendu difficile le maintien de ce projet lie? au «spectacle vivant». Cependant, nous n’avons pas abandonne? et avons poursuivi les re?pe?titions a? distance ou « en pre?sence » au gre? de l’actualite? sanitaire. Aujourd’hui nous sommes ravi.e.s de pouvoir enfin pre?senter notre travail.
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